Si vous étiez absent le samedi 19 janvier 2013 au café débat sur le thème de "l'eau, un bien commun", vous trouverez dans ces lignes un compte rendu des quelques idées développées par Gabriel Amard, Maire honoraire des la communauté urbaines des lacs de l'Essonne. Cet élu qui parcours la France avec son bâton de pèlerin s'use la voix et les sandales pour que l'on s'approprie cette problématique si vitale qu'est la propriété publique de l'eau. Cet élu exemplaire nous prouve qu'avoir des idées radicales trouve une application toute naturelle dans l'exercice du pouvoir politique. Encore faut-il en avoir la volonté.
Si environ 31 000 sur 40 000 communes sont en régie publique en France, le débit acheminé est à l'avantage des entreprises privées. Ces dernières savent se placer dans les communes les plus consommatrices. Par conséquent, en terme de volume, les multinationales telles que la Lyonnaise des eaux, la Saur et s’octroient la plus grosse par du gât'eau. Celles ci utilisent cette ressource aussi "sacrée" que l'air et que la lumière pour dégager des marges qui vont jusqu'à 27% du coût réel de la prestation de distribution de l'eau.
Doit on laisser les intérêts privés primer sur le bien commun ? Au Front de Gauche, la réponse est non. Nous nous battons pour des régies publiques de l'eau.
Tout d'abord, la régie publique n'est pas une S.A comme le sont les sociétés publiques locales de "gestion publique" qui laissent les décisions entre les mains d'une seule personne : le maire. La régie publique laisse dans sont conseil d'administration une place importante aux associations d'usagers. Cette représentativité est importante pour nous qui nous battons pour une VIème république où le plus grand nombre aurait son mot à dire.
Outre la problématique de la représentativité, la régie publique offre une meilleure transparence sur les comptes de résultats qui est le bilan annuel des prestations du gestionnaire sur la période. Par exemple, sur la commune d'Epinal on peut constater que la lyonnaise des eaux n'a pas fait apparaitre le taux de renouvellement des canalisations alors qu'elle doit en moyenne rénover autours de 1,25% du réseau chaque année pour respecter la durée de vie de 80 ans d'une conduite.
Dans ce même ordre d'idée, l'affectation du personnel à temps plein est soumis à controverse et ne peut être certifié. Si une multinationale déclare que 12 personnes sont à temps plein sur une commune comment le prouver ? Ne se sert t'elle pas de cette "variable" que sont les salariés pour ajuster encore ses tarifs ? G. Amard nous démontre qu'une nouvelle fois l'être humain sert de variable d'ajustement à la holding pour se faire du fric. En effet grâce à la transparence de la régie publique on constate que 7 personnes sont réellement nécessaire pour gérer la facturation, la maintenance et le développement du réseau de distribution d'eau potable. La prestation est d'ailleurs de meilleurs qualité car en Essonne, les investissements ont été 6 fois supérieurs depuis que la distribution est passée en régie publique. Il va sans dire que ces employers prefèrent travailler à temps plein pour une collectivité que pour une multinationale qui les presse pour inventer de nouveau moyens de dégager des marges.
Combien ça nous coûte ? Dirons certain. Rien. Les investissements pour réduire les fuites et la tarification progressive en fonction de la consommation restent inférieures aux marges que se faisait la grosse boîte avant que la distribution passe au publique. CQFD. Nous dirons même plus, cette formule est aux bénéfice des ménages et ne change rien pour les entreprises de la zone qui pevent dédire 60% de leur facture d'eau de leur impôt.
Cette problématique appellerait de nombreuses discussions et approfondissements. Pour les élus locaux frileux devant la tâche à accomplir sachez que des expertises réalisables par l'alliance France eau publique http://www.eaupublique.fr plutôt que de payer de notre poche des bureaux d'étude privé à 30 000 euro le devis.
Si dans les Vosges nous sommes relativement bien lotis en matière d'eau, la réappropriation des services par le publique peut concerner de nombreux domaines : transport, déchets, assainissement, crèches et énergie...Pour approfondir ces sujets, nous vous conseillons la lecture de :
L'eau n'a pas de prix. ed Bruno Leprince
Terre de Gauche, abécedaire des radicalités concrètes. ed Bruno Leprince
Le guide de la gestion publique de l'eau. ed Bruno Leprince
http://www.graffic.fr/
Bien à vous
PS : partageons nos expériences