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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 12:45

Plus de doute, le racisme est au pouvoir

Lors de l'hommage aux victimes du 7 janvier à l'hyper casher, organisé par le CRIF, Manuel Vall a condamné l'antisémitisme, qu'il vienne de l'extrême droite ou de l'extrême gauche. C'est l'habituel rapprochement entre les deux extrêmes, le raccourci simpliste et démagogique. Cependant faire l'amalgame justement sur ce sujet-là est particulièrement malhonnête et même odieux.

L'antisémitisme d'extrême droite, on voit bien ce que c'est. Marine Le Pen a beau essayé de faire oublier les plaisanteries douteuses de son père au sujet des camps de concentration, il n'en reste pas moins que cette extrême droite maurrassienne catholique et antisémite existe toujours.

Mais l'antisémitisme d'extrême gauche, c'est plus difficile à appréhender. L'extrême gauche veut combattre tous les racismes, y compris l'antisémitisme. Alors à quoi Manuel Valls fait-il allusion ? Aux terroristes de Daesh ? Ils ne sont certainement pas d'extrême gauche. Non, le seul « antisémitisme » d'extrême gauche auquel il puisse penser n'est pas de l'antisémitisme, mais de l'anti-sionisme. La différence est de taille, elle est même essentielle, au sens premier du mot, car ceux qui ne sont pas capables de la distinguer révèlent l'essence même de leur philosophie.

Les anti-sionistes sont ceux qui contestent la politique d'Israël, et ils ont pour cela quelques raisons objectives : Israël mène sur son territoire une politique d'apartheid, les citoyens juifs ayant plus de droits que les autres, et occupe indûment les territoires palestiniens, s'y comportant en colonisateur violent. Il est naturel et humain de dénoncer cet état de fait, et de tenter de faire revenir les dirigeants israëliens à la raison. L'un des moyens pour y parvenir est le boycott des produits israëliens.

Rien d'antisémite là-dedans, une simple lutte contre une injustice faite par des êtres humains à d'autres êtres humains. Or le débat est confisqué. Les pro-israëliens, ou plutôt pro-sionistes se réfugient directement derrière l'offuscation et traitent tous les opposants à la politique israëlienne d'antisémites. Même les juifs, tels Stéphane Hessel (dangereux extrémiste, comme chacun sait) y ont droit. C'est totalement ridicule. Ce refus de débattre sur le fond montre d'abord le manque d'arguments à opposer. Il est bien plus facile de pratiquer l'insulte que de tenter de justifier l'injustifiable.

Mais cet amalgame entre anti-sionisme et antisémitisme est bien plus grave que cela, car il révèle une idéologie nauséabonde. Cela signifie que l'on ne peut pas comprendre qu'il puisse exister des combats indépendants des notions de race ou de religion. Manuel Valls (comme tant d'autres), quand il condamne et soupçonne d'antisémitisme ceux qui boycottent les produits israëliens, démontre qu'il est incapable de comprendre le combat d'idées et ne peut saisir la politique autrement que par le concept d'une communauté contre une autre communauté. Il refuse de se placer sur le terrain de la justice pour tous, qui transcende toutes les cultures et les pays, et s'en tient obstinément à une conception communautariste : impossible de voir ce combat autrement que comme un combat contre tout un peuple. Impossible de considérer les hommes pour ce qu'ils font, et obligation d'en revenir à ce qu'ils représentent. Pourtant les anti-sionistes se moquent bien que les dirigeants israëliens soient juifs. Ils seraient musulmans, chrétiens, hindouistes, ou athées que ce seraient la même chose. Ce sont leurs actes qu'il faut combattre, par leur appartenance à tel ou tel groupe. C'est cette différence fondamentale que M. Valls semble ne pas faire, et c'est gravissime.

Cela mène à toutes les dérives. C'est cette idéologie qui est aussi à l'oeuvre dans d'autres dossiers : celui de la déchéance de nationalité. Peu importe qu'un terroriste soit syrien, français ou japonais. Un criminel est un criminel. Il doit être jugé pour cela. Vouloir introduire sa nationalité dans le débat est complètement inepte, et montre là encore une vision raciste ou communautariste des choses. On devrait considérer un individu au regard des ses actes. Son appartenance à telle ou telle communauté devrait être indifférent. Cela amène à considérer qu'il y aurait des nationalités supérieures à d'autres. Est-ce que cela veut dire qu'être français, « cela se mérite » ? Tous les français « de souche » sont-ils si méritants ? Dans ce cas, il faut retirer la nationalité française aux tueurs en série, aux violeurs etc... Quelle nationalité leur donner ? C'est ridiciule. Un être humain est un être humain. Point. Il doit répondre de ses actes, et uniquement de ses actes.

Cette loi sur la déchéance de la nationalité est terrifiante de bêtise, inefficace et malheureusement la preuve d'une dérive idéologique profonde.

Autre exemple : L'état d'urgence n'était pas nécessaire, car toutes les enquêtes et arrestations qui ont eu lieu depuis dans le cadre du terrorisme auraient pu avoir lieu sans cela. Il a été décrété pour trois mois. Pourquoi pas un an ? Et quand y mettre fin ? Quand le terrorisme aura été vaincu. Il ne le sera pas avant un moment, et il est à craindre que l'état d'urgence s'installe durablement. Or il pèse gravement sur nos libertés. Il donne bien trop de pouvoir à la police . Cet état d'urgence permet une répression y compris politique (combien de militants écologistes, non terroristes, assignés à résidence pendant la COP 21).

Si le Front National avait fait passer ces lois, l'aurions nous accepté ?

Combien de preuves faudra-t-il pour que le peuple réagisse ?

Colombe88@laposte.net

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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 07:02

Bonne résolution pour la nouvelle année : s'attaquer à la finance

Faisons un petit bilan de l'année passée : attentats terroristes, chaos au proche orient, migrants qui trouvent la mort par milliers, en tentant d'atteindre l'Europe, échec de Syriza dans son bras de fer avec la troïka européenne, intensification du dérèglement climatique… Non 2015 n'a pas été un bon cru.

Pour que 2016 soit un peu meilleure, les vœux pieux ne suffiront pas, il faut passer aux actes et nous pourrions imaginer quelques résolutions que nos dirigeants pourraient prendre.

En ce qui concerne les attentats terroristes, l'état d'urgence ne servira à rien. Pour l'instant il a surtout été utile à empêcher les manifestations autour de la COP 21 et à limiter la liberté d'expression. En ce sens, il est même contre-productif. Il faudrait au contraire un plus de démocratie, un sursaut de mobilisations citoyennes pour occuper le terrain social, pour redonner un sens au vivre ensemble. Il faudrait aussi redonner à l'école les moyens de faire son travail pour que les jeunes puissent plus facilement s'intégrer à la société, qu'ils aient des armes intellectuelles et culturelles qui sont les seules, sur le long terme, à venir à bout des kalachnikovs.

Il faut aussi s'attaquer à toutes les techniques et aux réseaux financiers internationaux qui permettent de cacher l'argent du terrorisme. On sait par exemple que les tueurs du 13 novembre ont utilisé des cartes pré-payées émises sans vérification d'identité, et qu'ils ont pu bénéficier de fonds provenant de sites internet de financement participatif.

Cette surveillance des réseaux financiers vaut aussi bien sûr pour Daesch qui cache dans les paradis fiscaux son trésor de guerre, venant en grande partie des revenus pétroliers ( tiens tiens, le prix de l'essence est au plus bas, y aurait-il à enquêter par là ?). L'Union européenne vient d'élaborer une directive introduisant de nouvelles réglementations contre le blanchiment de l'argent. Les personnes et les sociétés ne pourront plus se cacher derrière d'obscurs noms de propriétaires. Il faut que le gouvernement français transpose immédiatement cette directive dans la loi française, ce qui n'a toujours pas été fait. Tout le monde sait que l'argent est le nerf de la guerre. C'est au financement du terrorisme qu'il faut s'attaquer si l'on veut en venir à bout.

Et si l'on y réfléchit bien, c'est la même solution dans tous les combats que nous avons à mener car c'est la finance qui est à l'œuvre partout : c'est elle qui a la main dans les négociations autour du traité de libre échange transatlantique qui va sans doute achever nos démocraties déjà à l'agonie. C'est elle qui impose à l'Europe et à la Grèce l'austérité et le tout libéral. C'est elle qui impose la croissance folle qui épuise les ressources naturelles, pollue irrémédiablement l'environnement et dérègle le climat. C'est à la finance, à la spéculation qu'il faut s'attaquer. Vaste programme. Il faut bien commencer quelque part, alors pourquoi pas une TTF (taxe sur les transactions financières ) ? C'est la mesure à l'origine de l'association Attac, bien seule à l'époque à la proposer. Elle est maintenant dans tous les discours, même ceux de nos dirigeants européens. Le gouvernement socialiste français nouvellement élu avait déjà instauré en 2012 la « TTF française », qui se limite à une taxe sur les achats d'actions des grandes entreprises. Cette TTF française ne sert pas à grand-chose parce qu'elle se limite aux actions des 105 plus grandes sociétés et qu'elle ne taxe pas les produits dérivés et le trading à haute fréquence.

Depuis 2013, la commission européenne travaille à une TTF européenne plus ambitieuse : elle concernerait aussi les produits dérivés, et ses taux (0,1 % sur les instruments financiers tels que les actions et 0,01 % sur les produits dérivés) seraient assez élevés pour freiner la spéculation. De plus son mode de prélèvement permettrait de limiter l'évasion fiscale puisqu'une action émise dans un pays de la zone TTF sera taxée même si elle échangée en dehors de cette zone.

Si elle est appliquée, cette TTF permettrait de collecter 35 milliards d'euros. Bien sûr le projet ne va pas assez loin car il exclut encore la taxation des opérations de change, ce qui était l'objectif initial de la taxe Tobin. L'association Attac a tout de même décidé de soutenir le projet mais demande que les opérations de change soient elles aussi taxées et que les taux soient plus élevés. Elle estime que si les produits dérivés étaient taxés à 0,05 % (et non pas 0,01%), cela réduirait de 90 % le volume de ces transactions.

Il faut bien comprendre que le but de cette taxation des transactions financières est essentiellement de s'attaquer à la spéculation, et pas de gagner de l'argent. En effet, si elle atteint son but et que la spéculation décline, la taxe rapportera de moins en moins.

Bien sûr, cette mesure ne suffira pas à neutraliser le pouvoir de nuisance de la finance, mais elle constitue une avancée. Les ministres de l'économie et des finances ont adopté le 8 décembre le principe d'une TTF européenne, mais encore vague et comportant trop d'exemptions. Mobilisons-nous pour imposer une véritable TTF !

Colombe88@laposte.net

Colombe

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 09:34

Une bataille de tous les jours

Le sursaut républicain a permis d'éviter le pire au deuxième tour des élections régionales. Après le soupir de soulagement (tout relatif ...), il faut se mettre autour de la table et se poser les bonnes questions.

Le front national engrange de plus en plus de voix de scrutin en scrutin.

Plutôt que se boucher le nez et écraser ses électeurs de notre mépris, il faut essayer d'écouter leurs arguments et y répondre pied à pied.

Les électeurs du FN ont peur du chômage, du déclassement, ils en rendent responsables les étrangers qui viendraient leur prendre leur travail. Ils ne comprennent pas que le chômage est entretenu à dessein par le système capitaliste. La peur du chômage est très utile pour faire accepter les pires conditions de salaire et de travail. Les immigrés largement exploités car plus vulnérables sont eux aussi des victimes du système. Plutôt que de s'en prendre aux autres victimes, il faut lutter tous ensemble contre le libéralisme qui est responsable de cette situation.

Autre argument récurrent : le système social est beaucoup plus généreux avec les étrangers. Il s'agit bien sûr d'un mensonge grossier, et ici les réseaux sociaux et la propagande qui circule sur internet ont une grande part de responsabilité. Il suffit de leur demander s'ils connaissent personnellement des étrangers si bien traités que cela. Evidemment non.

Ils ont l'impression que tous les partis politiques sont pourris sauf le FN. Les affaires (Bygmalion, Cahuzac etc...), des dernières années tant à l'UMP qu'au PS paraissent leur donner raison. Cependant il y a beaucoup de femmes et d'hommes élus dans nos communes qui servent sans se servir, c'est même la grande majorité. Et si il y a des malversations commises par les gens au pouvoir, il faut militer pour que les lois les en empêchent. Pour y arriver, la première des choses est le non-cumul des mandats. Un mandat est une chose sérieuse, il est inadmissible de pouvoir cumuler deux mandats ou plus. Et les mandats doivent être non renouvelables ou en tous cas limités à deux maximum. Personne ne devrait pouvoir faire carrière en politique, cela éviterait la démagogie et l'immobilisme lié au souci permanent d'être réélu. Le mandat devrait aussi être révocable. Si l'élu tourne vraiment le dos à ses engagements de campagne, il devrait pouvoir être possible de le révoquer. Le peuple vote pour un programme et des idées, par pour une personne en particulier. Si le programme n'est pas appliqué, il doit y avoir des dispositifs permettant d'y remédier.

Les élus ne devraient pas pouvoir être juges et parties, donc ne devraient pas pouvoir décider de leurs rémunérations.

Toutes ces propositions de bon sens ne sont pas au programme du FN. Quant à sa soi-disant propreté, il suffit de rappeler que dans les mairies passées au FN aux dernières municipales, il y a déjà eu des affaires de financement pas très clairs et des salaires auto-augmentés…

Bref, il faut parler, discuter, argumenter. Ne pas laisser passer les propos racistes. Avoir conscience qu'il ne faut pas lutter contre les personnes mais contre les idées, et ne pas lâcher prise.

Répondre aux mails et aux propos tenus sur les réseaux sociaux qui diffusent la haine et les mensonges. C'est un combat de tous les jours, il faut le mener.

Colombe88@laposte.net

Colombe

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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 11:05

Le blues de Saint Nicolas

N'ajoutons pas aux lamentations des média sur le bien triste résultat des élections régionales. Même si le coup pourtant bien prévisible fait très mal. Au moins cette fois-ci ne se cache-t-on plus derrière son petit doigt et admet-on enfin que le vote FN n'est pas un vote de protestation mais bien un vote d'adhésion, ce qu'il a toujours été, hélas.

Le fait que ce coup de tonnerre arrive le jour de la fête de Saint Nicolas inspire quelques réflexions.

D'abord un petit clin d'oeil : Fêter Saint Nicolas, c'est quand même idolâtrer un turc barbu prosélyte religieux !

Plus sérieusement, cette fête amène à réfléchir à ce que l'on entend de plus en plus fréquemment en ce moment : nous aurions des valeurs chrétiennes qu'il faudrait défendre contre les envahisseurs musulmans. Qu'entend-on par valeurs chrétiennes ? Ceux qui s'en réclament n'ont bien souvent que peu de culture religieuse. Ils n'entrent dans une église que pour un mariage ou un enterrement, des cérémonies qui se limitent pour eux à des rites automatiques dénués de sens. Les fêtes de Noël ou Pâques se résument à une débauche de cadeaux et de nourriture. Le Père Noël vole largement la vedette à la naissance de Jésus, et les œufs en chocolat sont bien plus importants que sa résurrection. Ascension, Pentecôte ? Des occasions de grand week-end.

Non, les fêtes chrétiennes ne sont plus pour le plus grand nombre que du folklore, utilisé surtout pour nous amener à consommer. Notre société voue avant tout un culte à la consommation.

Reste-t-il réellement des valeurs chrétiennes qui feraient spécifiquement notre identité ? Tu ne tueras point, tu aimeras ton prochain comme toi-même… ?

Tout d'abord, souvenons-nous que ces commandements n'ont pas évité les meurtres, le racisme et le rejet de l'autre dans nos pays, et que les massacres des croisades ou de la Saint Barthélémy ont été perpétrés au nom de la religion chrétienne.

Ensuite que toutes les religions mettent en avant des valeurs de paix et de tolérance, Islam y compris, et que donc ces valeurs ne sont pas spécifiquement chrétiennes.

Les valeurs utiles à la vie en société sont toutes entières dans la déclaration des droits de l'Homme. Elle seule s'adresse à tous les êtres humains quels que soient leurs croyance, leurs sexe ou leur couleur de peau. Toute autre référence amène à la division et au rejet de l'autre. La religion doit rester dans la sphère privée. On ne peut pas prôner la laïcité et se réclamer de valeurs chrétiennes.

Priorités

Enfin, une remarque : samedi 5 décembre étaient organisés à Epinal deux manifestations : l'une à 14h devant la préfecture à l'occasion de la COP 21, et l'autre pour la saint Nicolas.

Quel est le plus important ? Le dérèglement climatique dont l'enjeu est la survie de la plupart des espèces sur la planète, ou un défilé de chars ?

Eh bien il semble que les priorités ne soient pas si évidentes puisque le climat n'a rassemblé que quelques dizaines de personnes, alors que des milliers de personnes se sont massées au bord du cortège. Ce qui soit dit en passant était terriblement dangereux ! Mais c'est vrai, l'état d'urgence s'applique surtout aux manifestations qui gênent le pouvoir comme celle qui était prévue le 12 décembre à Paris.

Les marchés de Noël auront bien lieu, ne nous inquiétons pas, nous pourrons consommer tout notre soûl !

Colombe88@laposte.net

Colombe

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1 décembre 2015 2 01 /12 /décembre /2015 06:57

La loi NOTRe, qui porte mal son nom

L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté le projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) le 16 juillet dernier. Il s'agit du troisième volet de la réforme des territoires après la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles et la loi relative à la délimitation des régions.

En ce qui concerne le redécoupage des régions, nous sommes bien placés pour critiquer les choix de notre président puisque notre « ACAL » semble bien démesurée.

Mais intéressons-nous à l'échelon local. Depuis quelques années, nous voyons de nombreuses compétences initialement du ressort des communes être transférées aux communautés de communes. Pourquoi pas? Il est souvent intéressant pour des petites communes de mutualiser des services ou du matériel.

Nous pourrions répondre que des syndicats intercommunaux pourraient suffire. Une commune peut collaborer avec une voisine pour la gestion des déchets par exemple, et partager avec une troisième du matériel de voirie, etc.

Ce n'est pas le choix qui a été fait, et nous avons maintenant nos communautés de communes qui prennent donc de plus en plus de place. Cela pose pourtant un problème de démocratie : les élus qui siègent dans les « com-com » ne sont pas élus directement par la population. Si vous avez choisi d'élire telle équipe municipale parce qu'elle s'était engagée à mener telle politique, vous risquez de déchanter en réalisant que de nombreux points du programme que vous avez choisi ne pourront pas être mis en œuvre car c'est la communauté de communes qui décide maintenant pour ces points et que vos élus n'y ayant pas la majorité n'ont pas réussi à les faire accepter.

Prenons l'exemple de la gestion de l'eau : vous avez élu votre équipe municipale parce qu'elle avait choisi de gérer l'eau en régie. Eh bien la gestion de l'eau va passer très prochainement dans les compétences des com-com. Si vos élus n'ont pas gain de cause, adieu la gestion publique, et bonjour aux grandes entreprises privées qui feront du profit sur vos factures d'eau. Celles-ci auront d'ailleurs bien plus de facilités à s'imposer dans des com-com de plus en plus grandes où le consensus est plus difficile à trouver.

Bref, les prises de décisions s'éloignent des citoyens. Et cela va s'aggraver avec une augmentation de la taille des ces com-com.

Car la loi demande un remaniement des communautés de communes pour en augmenter la taille (elles devront atteindre les 15000 habitants ).

Nos élus minicipaux ont été sollicités cette année par la commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) pour avis sur les possibilités de regroupements. En prenant en compte leurs avis, la commission a ensuite élaboré un projet de schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) qui devra être définitivement adopté dans les prochaines semaines.

Convergences citoyennes », une association de citoyens de la vallée de la Moselotte a interpellé ses élus pour leur faire part de quelques remarques et interrogations au sujet de la fusion programmée des trois communautés de communes Haute Moselotte- Terres de granit-Gérardmer Monts et vallées :

Tout d'abord sur la méthode, il leur semble que cette réforme se fait un peu à la hussarde. Les différents articles de presse présentant presque comme schéma abouti ce qui n'était encore que projet, leur ont donné la désagréable impression d'être mis devant le fait accompli. Les citoyens n'ont pas été consultés. Leurs élus, ont eu à le faire pour eux, mais ne leur ont pas expliqué ce qui les avaient amenés à désirer cette fusion, d'autant que celle-ci n'est pas obligatoire. (Le minimum de 15 000 habitants est l'objet de dérogations, entre autres pour zone montagneuse ou zone de faible densité, ce qui est le cas de toutes les com-com vosgiennes ).

Le Préfet fait miroiter le fait que les communautés de communes de plus de 30 000 habitants,auront leur Président qui siégera de droit à la Conférence Territoriale d'action Publique ( CTAP ). Or cette institution n'a aucun pouvoir décisionnel.

Sur le fond, Convergences Citoyennes ne conteste pas a priori le choix qui a été fait, mais demande que les citoyens soient informés sur les avantages et les inconvénients des différentes solutions qui auraient pu être adoptées afin de se faire leur opinion.

Christian Favier, sénateur communiste résume bien la situation « Cette loi ouvre la voie à la disparition programmée des collectivités territoriales de proximité, les communes et les départements, par l’évaporation progressive de leurs compétences et leur asphyxie budgétaire, mettant à mal notre démocratie locale et l’engagement citoyen ». Pour lui, « une République, fédéraliste et non plus unitaire, est en train de naître qui mettra les territoires et les citoyens en concurrence, sans que le peuple souverain n’ait eu à en décider, ni même à en débattre ».

Colombe88@laposte.net

Colombe

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23 novembre 2015 1 23 /11 /novembre /2015 20:28

L'état d'urgence pour le climat !

Nous sommes tous encore sous le choc. Les menaces sont réelles et il ne faut pas négliger le danger. Le renforcement de la sécurité est nécessaire, bien sûr, mais cela ne doit pas conduire à une limitation des libertés.

L'état d'urgence est prolongé de trois mois au minimum, et de nombreuses manifestations annulées. En particulier les grandes manifestations qui devaient accompagner à Paris la conférence sur le climat (COP 21) : la marche pour le climat du 29 novembre et la manifestation du 12 décembre.

Les participants à la conférence ont entre leurs mains la survie de nombreuses espèces dont la nôtre sur la planète. Rien moins. De nombreux acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique sont très circonspects sur les chances d'aboutir enfin à une solution. Les COP précédentes avaient déjà été qualifiées de « dernière chance », et elles ont été de plus en plus décevantes. Les sponsors de la conférence ne brillent pas par leur bonne conduite écologique, et le dernier signal venant du plus gros pollueur, les Etats Unis est inquiétant : Barack Obama, pour amadouer son congrès, a exigé que les décisions de la COP 21 soient non contraignantes. Cela part assez mal. Cela dit, tout cela n'est qu'hypocrisie, puisque les engagements du protocole de Kyoto étaient censés être contraignants, mais sans sanctions prévues en cas de non respect.

On l'a compris, on peut difficilement croire que les dirigeants soient de réelle bonne volonté. Et même s'ils ont saisi l'importance de l'enjeu, ils sont toujours sous l'influence des lobbys industriels. Il est donc de la plus grande importance que les citoyens s'invitent à la fête. Il faut des manifestations de grande ampleur pour rappeler les politiques à leur devoir, et donner du courage et du poids aux arguments de ceux qui se battront courageusement pour faire avancer les choses.

Ces manifestations prévues de longue date sont donc d'une grande importance. Non seulement pour le réchauffement climatique, mais plus que cela. Elles sont aussi une réponse aux terroristes : Ils n'ont pas gagné, la société continue à vivre, à réfléchir, à se rassembler, à lutter pour préserver la vie sur la planète.

Il semble que les initiatives décentralisées prévues les 28 et 29 novembre seront maintenues. Celle d'Epinal, organisée par la coalition climat 88 (dont Attac 88, Vosges Nature Environnement, etc.) aura lieu dimanche 29 novembre à 14h devant la préfecture. Venez avec de quoi faire du bruit, ou de la musique, « pour changer le système, pas le climat ».

A Paris, la manifestation du 12 décembre est annulée mais l'Espace du 104, loué par la coalition climat est maintenu du 7 au 11 décembre. Le Grand Palais est maintenu aussi du 4 au 10 décembre. Et l'espace de la société civile du Bourget également, durant toute la COP. (Il s'agit d'enceintes fermées, donc il est beaucoup plus facile d'assurer la sécurité.)
La région Lorraine a subventionné l'association "Les petits débrouillards" pour permettre de se rendre à Paris.
Le bus part du jeudi 10 décembre à 10h d'Epinal et revient le dimanche 13 décembre.
Il reste des places.

Si l'on ne fait rien, personne ne le fera à notre place

Colombe88@laposte.net

Colombe

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17 novembre 2015 2 17 /11 /novembre /2015 06:55

La connaissance plutôt que la croyance

La bêtise a encore frappé.

L'heure est au recueillement, mais on peut quand même dire quelques vérités.

Tout d'abord, il faut rappeler que si les américains n'étaient pas intervenus en Irak et en Afghanistan, déstabilisant toute la région, Daech n'aurait sans doute jamais existé.

Ensuite, il faut dire que nous nous y prenons très mal pour lutter contre ces djihadistes syriens. Déjà au début du conflit syrien, quand les rebelles non religieux avaient besoin de notre aide pour lutter contre le régime de Bachar El Assad, nous n'avons pas levé le petit doigt. Cela a laissé toute la place aux extrémistes.

Maintenant que Daech est bien installé et possède de nombreux puits de pétrole, nous fermons les yeux sur la vente de ce pétrole. Bachar el Assad, ou la Turquie feraient partie des clients sans que cela ne gêne personne - Et là, petite remarque : ce sont des ennemis de Daech qui sont ses financeurs … l'argent n'a vraiment pas d'odeur, et la religion pas si importante, finalement pour nos coupeurs de têtes. - Il serait logique et efficace de couper ce financement en veillant à ce que ce pétrole ne trouve pas d'acheteurs.

Nous sommes alliés avec l'Arabie Saoudite, un royaume moyenâgeux qui joue un rôle plus que douteux dans cette affaire. Nous sommes alliés avec la Turquie, très paresseuse dans sa lutte contre les islamistes, mais très efficace quand il s'agit de bombarder les combattants kurdes qui sont pourtant les seuls à se battre sur le terrain contre l’État Islamique. (voir la bataille de Kobane entre autres).

Enfin, pourquoi ce fanatisme barbare réussit-il à séduire tant de jeunes français ?

L'extrémisme est engendré par la misère. Pas uniquement la misère matérielle, la misère culturelle et sociale. Si la société avait réussi à leur donner une éducation solide, des outils pour réfléchir et développer un esprit critique, nos enfants ne seraient pas candidats au djihad. Nous avons semé l'ignorance, nous récoltons la terreur, et ce n'est sans doute qu'un début malheureusement. Attention, il s'agit d'une tentative d'explication, pas d'excuse. Tuer des innocents n'est pas excusable, quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve.

Tout le monde s'accorde à dire que Daech n'a rien à voir avec le véritable islam. Bien sûr, et il faut le répéter et espérer que les musulmans n'auront pas à souffrir d'un amalgame qui risque d'arriver avec la psychose créée par les attentats. Mais il faut aller plus loin. Nous sommes trop bienveillants avec les religions, quelles qu'elles soient. Nous ne sommes pas encore arrivés à la situation étatsunienne où la religion est omniprésente, mais nous sommes sur la mauvaise pente. Les athées et les vrais laïcs (oui, maintenant les islamophobes se cachent derrière la laïcité) doivent se réveiller, il y a péril en la demeure. Aides aux écoles privées religieuses, signes de croix du président, multiplication des voiles, visite de politiques au pape etc...Nous nous habituons petit à petit aux signes religieux.

Je voudrais citer ici une chronique sur France Inter de Sofia Aram, en janvier dernier suite à la tuerie de Charlie Hebdo : Après avoir rappelé que les arrivées de messie par immaculée conception, les traversées à pied sec de la Mer Rouge ou les soixante-dix vierges au paradis étaient quand même de sacrées blagues, elle s'adressait aux croyants de toutes religions de la part des athées dont elle fait partie : « Pensez- aux efforts que font les athées depuis des siècles pour éviter de vous exorciser à coup de fossiles de dinosaures lorsque certains d'entre vous prétendent que dieu a créé le monde en 6 jours il y a de cela 6 500 ans. Parce que nous aussi, en tant qu'athées, cela nous irrite. Nous aussi, on peut estimer que la genèse est une insulte à notre bon sens. Est-ce qu'on essaye de vous ramener à la raison à coups de pétitions, de procès, de kalachnikovs ou de fatwas ? Non, bien sûr. (…) Parce qu'on a définitivement accepté que votre droit de prier est un droit inaliénable (…) Alors, nous sommes bien d'accord, vous avez le droit de galéjer. De galéjer en rond, à quatre pattes, ou les bras au ciel, mais nous, en tant qu'athées, nous avons le droit de vous rappeler que vous galéjez, parce que votre liberté de prier est le pendant de notre liberté de penser. (…)

On ne peut pas mieux dire.

Jean-Claude Carrière est pessimiste : « Nous devons à présent nous faire une raison. A l'issue d'un long combat, la croyance, aujourd'hui, l'emporte sur la connaissance. »

Parions que nous pouvons inverser la tendance, et menons le combat de la connaissance, c'est le seul qui soit véritablement utile.

Colombe88@laposte.net

Colombe

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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 07:17

Aujourd'hui nous sommes tous parisiens !!!!

Solidarité avec les victimes

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10 novembre 2015 2 10 /11 /novembre /2015 07:30

Le vide sidéral des grandes écoles ou le formatage des élites

Classes préparatoires, grandes écoles prestigieuses. La voie royale, l’élite de la nation… Sauf que vu de l’intérieur, la réalité est toute autre.

Extraits d’un jeune ingénieur centralien tout récemment diplômé de central.

« Spleen d’un jeune diplômé

« Matheux convaincu et intéressé par les sciences dans le secondaire, j’ai choisi la voie des classes préparatoires, poussé par le néant de mes certitudes professionnelles et autres « c’est ce qui est le mieux pour toi ». J’ai arboré ensuite pendant trois années les couleurs d’une école réputée(…) Ingénieur en quoi ? Ingénieur généraliste. En somme, ingénieur en un peu tout, mais surtout en rien. Je suis un grand indécis, et à bientôt 22 ans je ne panique pas à l’idée de ne pas savoir quel sera mon futur métier. En revanche, par la magie des chiffres et des statistiques, j’ai beaucoup plus de certitudes sur le montant de mon premier salaire. Pratique, me direz-vous. Peut-être. En attendant, ça en dit long sur mon rapport au monde de l’entreprise. La prépa puis les concours ? L’assurance de se retrouver avec une population ayant un minimum de culture scientifique et une capacité à bucher sous la pression. L’école ? Je suis prêt à la décrire comme une joyeuse mascarade dont la durée de trois ans est là uniquement pour justifier la mention BAC+5 qui se verra apposée sur mon front. J’ai parfois l’impression d’être un produit étiqueté dans un étalage : je dois faire les yeux doux à des recruteurs qui font leurs emplettes lors des forums rencontre. Plus l’école est prestigieuse, plus le prix à l’achat est élevé. »

Alors voyons ces études à Centrale :

« Nous sommes tous arrivés ici un peu par hasard. Et rapidement, un constat s’est imposé à nous : nous n’aimions pas ce que nous faisions. (…)

Au détour d’un TD de CAA ou pendant la lecture d’un texte de SdO, une étrange sensation t’envahit : tu sens que dans cette école, pour laquelle tu as bataillé 2 ou 3 ans, quelque chose ne va pas, mais alors pas du tout.(…)

Les matières scientifiques te laissaient un fort arrière-goût de non-sens. Petit à petit, t’as compris comment l’école tournait. Les indices se sont accumulés. Oui, rares sont les enseignants qui se sentent concernés par le fait de transmettre quelque chose. Oui, quand tu essayes de faire quelque chose d’un tant soit peu scientifique, on t’envoie balader, et quand tu pipeautes, on t’applaudit. T’as fini par ne plus porter d’intérêt à ce que tu étudiais.

(…) Alors petit à petit, t’es devenu quelqu’un d’autre. T’aurais jamais fait ça avant. D’abord, ne plus écouter en cours, puis arriver en retard quoi qu’il advienne, voire carrément sécher. Aller au partiel sans réviser. De toute façon, t’as toujours fini d’une façon ou d’une autre par valider. La formule magique du pipeau semble être la seule que ton expérience centralienne ait incrustée au plus profond de tes neurones. Lentement, insidieusement, Centrale a achevé de s’infiltrer en toi, et a détruit ce que tu savais faire pour le remplacer par du vide. (…)

Le stage de G2 est une distraction bienvenue pour faire passer ce mauvais moment, mais tu as beau dire à tout le monde que ces trois mois sont « super intéressants », toi-même tu finis par ne plus y croire. Ce n’est que le royaume des réunions et des pauses café sans fin. Le grand manège des préjugés, où tu arrives d’emblée sur une grille de salaire, et où ton ascension sera contrôlée par le copinage. Dommage pour les types qui ont de l’ambition (rassure-toi, c’est plus mon cas).(…)

Avant Centrale, ça te paraît être un autre temps. Se souvenir du moindre soupçon de raisonnement te broie le cerveau. Un processus irréversible. Mais qu’avons-nous fait de tout ce temps ? Qu’avons-nous appris ? Oui, je sais planifier une réunion. Oui je maîtrise l’utilisation des smart arts dans mes présentations. Oui, je sais construire de jolies phrases commençant par « dans la mesure où… », et citer cinq adjectifs synonymes consécutivement. Et à part ça ?

C’est encore pire quand tu considères ta trajectoire de manière générale : tes années lycée, ton choix de la prépa parce que tu étais plutôt doué en maths et en physique… Et depuis, as-tu réellement pu réfléchir à ce qui te ferait te lever tous les matins pendant 40 ans ? Probablement pas, ou alors tu avais trouvé des réponses partielles pour pouvoir arrêter d’y penser. Après tout, ce n’est pas ça qui allait t’aider à majorer le prochain DS ! Tu as été entraîné pendant deux à trois ans pour des concours de haute densité scientifique ? Les compétences acquises ne serviront à rien en école. Puis, tu passes trois années à dénigrer la technique ? Peu importe, puisque de toute façon tout le monde finit par se casser en audit et en finance pour faire du pipeau son fonds de commerce. Après tout n’est-ce pas cela qu’on nous apprend ?

Cette école d’ingénieurs, comme n’importe quelle autre, fait simplement de toi une main-d’œuvre conforme à ce que les entreprises recherchent. Si tu en doutes, regarde à quel point tu soignes ton CV, tes entretiens d’embauche, et tu apprends à donner la patte. T’es devenu du bétail pour l’entreprise ; surtout ne te pose pas de questions et continue à produire des diagrammes GANTT sans broncher. Tout un programme pour la soi-disant élite de la nation !(…)

Pas joyeux, le constat. Pour compléter l’information, essayez d’écouter la conférence gesticulée de Mathieu Dalmais, étudiant ingénieur agronome ayant refusé son diplôme, dégoûté par le formatage que l’on tentait de lui imposer.

Colombe

Colombe88@laposte.net

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3 novembre 2015 2 03 /11 /novembre /2015 06:59

N'oublions pas la mer

Les océans jouent un rôle crucial pour la sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes. Mais ce n'est pas leur seule utilité.

L'eau, à l'origine de la vie sur Terre en recouvre plus des deux tiers de la surface et continue à jouer un rôle majeur dans l'équilibre de notre écosystème.

Pourtant, les négociations internationales sur le climat négligent trop souvent le sujet.

La masse des océans fonctionne comme un « intégrateur du climat » et limite l'ampleur du changement climatique de deux façons :

- Elle absorbe presque toute la chaleur qui s'accumule dans l'atmosphère. (93 % de l'excès de chaleur lié à l'augmentation de l'effet de serre ont été absorbés par les océans).

- Elle absorbe aussi une part non négligeable de CO2 émis par les activités humaines (28 % depuis 1750).

Mais cette action de régulation n'est pas sans conséquences : L'absorption de la chaleur provoque entre autres la dilatation et la fonte des calottes glaciaires, ce qui entraîne la montée du niveau de la mer.

L'absorption du CO2 provoque, elle, une augmentation de l'acidité de l'eau de mer.

Ces changements physiques et chimiques affectent gravement les écosystèmes marins et donc de la planète entière. L'acidification et le réchauffement rendent plus difficiles la calcification de certains organismes (coraux, coquillages). Le phytoplancton diminue dans les zones les plus chaudes. Bref, c'est toute la chaîne alimentaire qui est perturbée.

Et malheureusement, ce ne sont pas les seuls maux dont souffrent nos océans : surpêche, pollution provenant des activités terrestres (agriculture, industrie), défrichement des mangroves, creusement des récifs coralliens…

Ce mauvais état des océans a des conséquences globales, et pas seulement pour les peuples côtiers. Devant l'insuffisance de la prise de conscience du problème dans les discussions autour du climat, des chercheurs se sont réunis, sous le nom d' »initiative Océans 2015 » et ont adressé aux négociateurs de la COP 21 une synthèse des changements en cours et ceux prévisibles suivant les différents scénarii possibles d'ici la fin du siècle. Ils insistent sur l'obligation absolue de limiter la hausse de la température à +2°C, car au-delà, les dégâts seraient irréversibles.

L'initiative Océans 2015 demande de préserver les écosystèmes littoraux (mangroves, récifs corralliens), sans lesquels les océans auront beaucoup plus de mal à lutter contre le réchauffement. Elle préconise aussi bien sûr de limiter la surpêche en créant des AMP (aires marines protégées) qui ont déjà prouvé leur efficacité pour la reconstitution des populations de poissons.

Le groupe de chercheurs explique aussi que les océans peuvent contribuer à la baisse des émissions de CO2 puisqu'ils peuvent être à l'origine d'énergies propres ( utilisation des courants ou du vent, salinité des eaux).

Ils invitent à une coordination de tous les acteurs pour sauver les océans.

Nous sommes tous dans le même bateau, il est temps d'en prendre conscience.

Colombe88@laposte.net

Colombe

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