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21 octobre 2014 2 21 /10 /octobre /2014 17:25

 Une nouvelle étape dans la casse du rail

Le ministre de l'économie Emmanuel Macron vient d'annoncer qu'il envisage de libéraliser les transports en autocars sur le territoire national. Actuellement, les trajets en autocars ne peuvent être mis en place que si une collectivité locale signe une convention avec une société de transport, ce qui est rare, ou sur des lignes internationales. L'idée est de favoriser la création de lignes de cars longue distance, gérées par des opérateurs privés. Une concurrence qui risque d'être fatale à de nombreuses lignes de trains TER ou interrégionaux. Ce report vers la route est une aberration à de multiples niveaux :

Du point de vue écologique évidemment. Le train reste de loin le moyen de transport le plus économe en énergie. Après le vélo, évidemment …

Au niveau social : Bercy assure que la mesure pourrait créer jusqu'à 10 000 emplois. On connaît ce genre de promesses. Et quels emplois ? Les sociétés de transport qui vont s'engouffrer dans la brèche sont celles qui sont déjà sur le marché du transport routier par camions. On connaît leur façon de faire : Droit syndical quasi-inexistant et des chauffeurs qui travaillent en moyenne plus de 49 heures par semaine. Et en échange, combien de suppressions d'emplois chez les cheminots ? Alors que ce sont des emplois dignes, aux 35 heures.

Du point de vue de la sécurité : La route est bien plus dangereuse que le train, et elle le sera encore plus avec des chauffeurs qui travaillent dans les conditions que l'on vient d'évoquer.

Du point de vue du service rendu : Pour ce qui est de la vitesse, cela dépend des trajets, mais en moyenne les cars sont presque deux fois moins rapides que les trains. Et infiniment moins confortables. En train, on peut lire, écrire, se dégourdir les jambes, et mille autres choses beaucoup plus difficiles en bus.

Bref, il n'y a pas photo, le train est toujours préférable à la route.

Alors comment comprendre ce retour à la route qui est une véritable régression ? C'est comme toujours un souci de rentabilité à tous prix. Et cette politique est à l’œuvre à la direction même de la SNCF puisque celle-ci instaure déjà elle-même des substitutions au train sur des lignes qu'elle estime non rentables. La SNCF possède une filiale privée de transports en autocars : IDBus qui se partage déjà avec Transdev le marché des longue distance vers l'international.

Cette libéralisation des transports a bien sur été encouragée, voire obligée par Bruxelles qui veut une mise en concurrence totale avec privatisation des TER aux alentours de 2020.

Le transport est décidément très mal traité par ce gouvernement comme par les précédents. La loi sur la transition énergétique a oublié le rail pour se focaliser sur la voiture électrique. Il doit y avoir des lobbys dans les starting-blocks pour ce marché. Mais la voiture électrique ne résout rien : les voitures individuelles consomment de toutes façons plus que le train, et comment sera fabriquée cette électricité ?

Non, le bon sens voudrait que l'on mette la priorité sur le rail. Que la SNCF soit renflouée, aidée. Que les tarifs actuellement quasi-prohibitifs soient revus. Un trajet en train devrait être bien moins cher que le même trajet par la route. Toutes les petites lignes doivent être conservées, et celles qui ont été fermées doivent être remises en service partout où c'est possible. C'est le minimum. Et c'est possible, ce n'est qu'une question de choix. 50 milliards de cadeaux aux entreprises sans contrepartie, cela ne laisse plus grand-chose pour des investissements vraiment utiles comme celui-ci.

La prochaine conférence sur le climat aura lieu en 2015 à Paris. Nous aurons vraiment l'air ridicules…

Le train c'est bien, le vélo aussi...

Le 23ème grand prix cycliste de l'Humanité a eu lieu au vélodrome de Bordeaux le 18 octobre dernier. Thomas Boudat, presque 20 ans a été le plus rapide dans les 4 épreuves, avec entre autres 500m parcourus à une moyenne de 63,92 km/h. Mais le plus incroyable n'est pas là : Yvon Nau, 82 ans, a failli battre le record du monde de l'heure des 81-85 ans : 32, 191 km. Et Robert Marchand, 103 ans, était là pour l'encourager. Lui est détenteur du record de l'heure des centenaires : 26,923 km. L'homme roule encore de 25 à 30 km par jour sur les routes de Seine et Marne.

Le vélo (sans dopage), c'est la santé !

Colombe

Colombe88@laposte.net

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